Ile de Pâques,  Partir à l'aventure

Carnet de route – une semaine sur l’île de Pâques

Du 21 au 27 août, nous nous sommes envolés pour l’île de Pâques depuis Santiago du Chili.
Au cours de notre PVT, nous n’avions pas envisagé cette destination car elle est réputée chère, notamment le prix des billets d’avion : en moyenne 500€ aller/retour/personne.
La seule compagnie à effectuer le trajet est LATAM et nous allions de temps à autre sur leur site pour voir leurs dernières offres. C’est ainsi qu’au mois de mai, nous avons vu LE tarif qui nous a fait changer d’avis : 220€ aller/retour/personne. Nos amis chiliens n’en revenaient pas, il fallait sauter sur l’occasion ! 

Pour chaque billet acheté, vous avez droit à un bagage cabine et deux bagages en soute par personne. Profitez-en et ramenez avec vous de la nourriture pour éviter de l’acheter sur l’île. Tout passe ! Nous avons même vu des gens avec des glacières. De notre côté, nous avions les basiques : thé, café, riz, pâtes, boites de conserve, wraps et condiments. Nous avons quand même du faire quelques courses sur place pour des légumes ou du pain et ce n’est pas SI cher que ça, surtout si vous êtes habitués aux tarifs chiliens et non à ceux du Pérou ou de Bolivie par exemple.


Petite introduction à l’île de Pâques


Découverte au 13ème siècle par un peuple de Polynésie voyageant à bord de canoës à double coque, l’île marque l’extrémité du triangle polynésien (Hawaii, Nouvelle Zélande, Ile de Pâques). Elle est elle aussi en forme de triangle et fait à peine 160km2 pour 6000 habitants. Située à 3500km des côtes chiliennes et 4200km de Tahiti, il s’agit de l’île la plus isolée du monde. Son nom lui vient simplement du fait qu’elle fut découverte par les européens le jour de Pâques 1722. Elle est devenue chilienne en 1888 mais le peuple Rapa Nui a sa propre langue éponyme, ses traditions et sa culture qui sont beaucoup plus proches de la Polynésie que du Chili.
D’ailleurs le saviez-vous ? L’immobilier local est protégé : il ne se transmet que de rapa nui en rapa nui. Vous ne serez jamais propriétaire sur l’île même si vous vous mariez à une personne locale. 


Carnet de route


20 août : on laisse le van et nuit à l’aéroport de Santiago

Après avoir fait 2000km en 5 jours depuis Arica jusqu’à Santiago, nous laissons le van chez des amis rencontrés au mois de mai durant notre Workaway. Ils habitent un lotissement sécurisé avec gardien à l’entrée ce qui nous permet de partir l’esprit léger (Ale, Erwan, si vous passez par là, encore 1000 fois merci !)
Nous bouclons nos sacs et prenons un Uber direction l’aéroport aux alentours de 22h30. Notre avion est supposé décoller à 6h30 et nous avions décidé de passer la nuit sur place, les transports, même les chauffeurs particuliers, étant rares la nuit dans le village où nous sommes.
Nous apprenons dès l’arrivée que nous ne pourrons pas enregistrer nos bagages avant 4h du matin, nous trouvons alors des restaurants ouverts 24/24 et un coin tranquille pour nous installer. 

Si vous prévoyez de dormir vous aussi à l’aéroport de Santiago, nous vous recommandons d’aller au 2ème étage (celui des bureaux) qui est plus calme et où vous trouverez des sièges. L’embarquement pour l’île de Pâques se fait aussi à cet étage, la destination bénéficiant d’un passage de sécurité et de douanes spéciales. Pas de queue interminable à faire ! Vous devrez aussi remplir un document particulier où vous indiquez combien de temps vous restez sur l’île, un numéro de vol retour et où vous logez.
Depuis cet été, les séjours sur l’île sont limités à 30 jours pour les touristes.

21 août : vol retardé, achat du billet d’entrée sur l’île, camping et premier coucher de soleil rapanui

Les aléas du voyage : notre avion ne décollera jamais à 6h30 pour cause de problème technique. Après une heure d’essais, nous changeons d’avion et sommes reprogrammés sur un vol à 10h30. Notre vol durera 5h30, contre 4h30 au retour, avec pas mal de turbulences. 

Notre villa 5 étoiles avec vue sur bananier

Côté logement, nous avons réservé dans l’établissement le moins cher de l’île : le camping Moehiva, situé à 15 minutes à pieds du centre du village principal d’Hanga Roa. Pour 10 000 pesos/personne/jour (12,70€), on nous loue une tente avec un matelas (extrêmement fin) et un sac de couchage. Nous avons aussi accès à une cuisine et des douches chaudes.
Notre hôte nous attend à l’aéroport avec un collier de fleurs pour chacun et un grand sourire. Le transfert à l’aller est inclus dans le prix du camping.

Le saviez-vous ?

L’île est un parc national à elle seule. Lorsque vous arrivez, vous pouvez acheter directement à l’aéroport votre ticket d’entrée valable 10 jours qui vous permettra de visiter en illimité tous les sites d’intérêts SAUF deux d’entre eux accessibles une seule fois : Orongo (cérémonial de l’homme oiseau) et Rano Raraku (la carrière des Moais). Le billet vaut 54 000 pesos (70€) pour TOUS les étrangers non natifs du Chili. Même avec une carte d’identité chilienne provisoire comme nous, vous devrez payer ce tarif. Durant la totalité de votre séjour, gardez ce ticket précieusement, en cas de perte il vous sera re facturé.

La carte de l’île qui vous sera donnée avec le ticket d’entrée

Nous posons nos affaires, il est déjà 15h (il y a 2h de moins que sur le continent en hiver) et nous filons à la découverte d’Hanga Roa, centre de toute activité sur l’île. La rue principale est constituée de boutiques de souvenirs, d’épiceries, de cafés et de restaurants, le tout à la sauce polynésienne. Si tout le monde parle espagnol, on vous saluera toujours en rapa nui pour le plus grand bonheur de nos oreilles.

Petit lexique : 
Bonjour : Iorana 
Merci : Maururu 

Nous partons enfin vers le secteur de Tahai où nous faisons la rencontre de nos premiers Moais et admirons un coucher de soleil magnifique. C’est sur ce site que se dresse mon Moai préféré : Ko Te Riku, le seul de l’île à avoir des yeux qui furent restaurés et selon la légende, le seul à avoir traversé le temps sans avoir chuté. 

Ahu Ko Te Riku

Les Moais ne sont pas approchables, des gardes sont postés sur le site pour rappeler à l’ordre ceux qui sortent du sentier. Et vous savez quoi ? Nous avons entendu des dizaines de coups de sifflet pour des humains alors que nous avons observé un bon nombre de chiens errants …. qui ne sortaient jamais du sentier ! 

Notre premier coucher de soleil rapa nui

22 août : volcan Rano Kau et découverte du rituel de l’Homme-Oiseau sur le site d’Orongo à l’ouest de l’île. 

Rano Kau culmine à 410m d’altitude et son cratère d’un kilomètre de diamètre est impressionnant. L’ascension prend environ 1h via le sentier Te Ara o te Ao et le parcours vous offre de superbes points de vue sur l’île. Vous pouvez aussi opter pour un aller en voiture et ainsi arriver directement au niveau du cratère.
Après une petite marche autour du cratère, nous arrivons sur le site d’Orongo (visible une seule fois). 

Volcan Rano Kau

Un peu d’histoire : au 18ème siècle, le culte des Moais perd de l’ampleur et est remplacé par celui du Dieu créateur Make Make. Si au départ, ce rituel était effectué en son honneur, plus tard cette compétition est devenue politique et permettait de désigner le nouveau chef des clans.
Pour gagner, il fallait monter au sommet du volcan pour rejoindre Orongo. Les participants s’installaient ensuite dans des maisons en pierre jusqu’au top départ. Ensuite ils devaient descendre la falaise vertigineuse de 300m puis nager plus d’un km pour rejoindre une île en évitant les requins et les courants. Ils attendaient alors là l’arrivée des sternes afin de leur prendre le premier œuf et refaire le parcours en sens inverse, en gardant l’œuf intact. Le gagnant donnait ainsi le pouvoir à son clan. Sa vie à lui était ensuite assez monotone pendant une année : considéré comme sacré, il restait isolé et ne pouvait être approché de personne.

Pétroglyphe
Orongo

Nous avons beaucoup apprécié la visite de ce site et son histoire mais nous avons été choqués de constater à quel point il avait été abîmé par les touristes : maisons détruites car on avait piétiné les toits, morceaux de murs arrachés pour voler les peinture etc. Aujourd’hui des gardes sont présents en permanence pour surveiller que vous ne quittiez pas le sentier.

Le fameux objectif du rituel de l’Homme Oiseau : nager jusqu’à cette île après avoir descendu la falaise pour trouver le premier oeuf de sterne

23 août : tour de l’île en quad, des Moais par centaines !

Aujourd’hui, nous louons un quad pour 24h afin de faire le tour de l’île. Peu adeptes des tours en groupe, nous avons préféré louer un véhicule pour nous déplacer comme bon nous semblait. Nous avons opté pour un quad pour 40 000 pesos les 24 heures soit 50€.
Vous trouverez également facilement des locations de vélos (10 000 pesos/personne pour 8h) ou de voitures (à partir de 50 000 pesos) ou même des promenades à cheval.
Attention pour les scooters, un permis moto est exigé.

Notre bolide !

Notre boucle commence par le site de Vinapu, marquant par son architecture très similaire à celle du Machu Picchu. Ce détail a longtemps laissé croire que les Pascuans venaient d’Amérique du Sud. 

Ensuite, direction Akahanga : ce site regroupe une douzaine de Moais tombés, une grotte et des vestiges d’habitations. Autour de nous gambadent des chevaux et des poules et la vue sur l’océan est superbe.

Site d’Akahanga

Nous enchainons avec le fameux site de Rano Raraku (visible une seule fois) : le volcan qui servait de carrière aux Moais. Le lieu est exceptionnel et regroupe près de 400 Moais à tout stade de fabrication, en attente d’être terminés ou transportés. Les glissements de terrain qui ont eut lieu le long des pentes du volcan en ont fait chuter quelques-unes. Dans la carrière repose également le Géant, plus grand Moai jamais sculpté mais inachevé : 21,60m pour 200 tonnes.
Un autre sentier vous permet de monter admirer le cratère du volcan et d’apercevoir au loin, autour du cratère, d’autres Moais en cours d’élaboration.

Rano Raraku
Le Géant
Cratère du volcan

Nous partons ensuite vers l’Ahu Tongariki : le fameux alignement de 15 Moais ! A couper le souffle, avec vue sur la mer en fond. Ce site a été endommagé par les guerres mais aussi par un violent tsunami de 11m de haut, suite au tremblement de terre de Valdivia, au Chili dans les années 1960. Il a été restauré par une entreprise japonaise qui a offert aux pascuans une grue permettant de relever les Moais. 

Ahu Tongariki

Cap sur Te Pito Kura : l’Ahu avec le plus grand Moai jamais dressé : près de 10m sans compter son Pukao (chignon en pierre rouge). Il pèse dans les 70 tonnes mais les guerres des clans ont eu raison de lui. A quelques mètres, vous trouverez le nombril du monde : une pierre toute polie et ronde évoquant un oeuf. Selon les locaux, elle aurait un pouvoir magnétique. 

Te Pito Kura
Le nombril du monde

Notre chemin passe près de Papa Vaka : petit champ de pétroglyphes (dessins gravés) en bord de route. Ils ne sont pas tous très bien visibles mais on observe des scènes de la vie quotidienne notamment autour de la pêche. 

Nous continuons vers l’Ahu Akivi où les 7 explorateurs regardent l’horizon : cet Ahu est le seul où les Moais sont tournés vers la mer. Ils représentent, selon la légende, les sept envoyés du roi Hotu Matu’a venus en reconnaissance sur l’ile. 

Les 7 explorateurs

Nous finissons la journée par Puna Pau : autre petit cratère d’où vient la pierre rouge qui servait à la fabrication des Pukao (chignon) des Moais. Quelques-uns sont d’ailleurs sur place et vous remarquerez qu’ils sont très volumineux : les Pukao perdaient en général un tiers de leur volume pendant leur transport, à cause des frottements. Ils étaient ensuite retaillés à l’arrivée. 


24 août : Boutiques sous la pluie

Nous avions envisagé d’aller voir le lever de soleil sur les 15 Moais de Tongariki mais la pluie nous coupe dans notre élan. Nous rendons alors le quad et profitons de ce jour pluvieux pour aller nous réfugier dans un café et déguster une part de Po’e : gâteau local composé de banane, de courge et de coco. Un délice !
Nous partons ensuite faire quelques boutiques et flâner au marché artisanal. Nous terminons la journée au camping, à jouer au Uno avec nos voisins de tente. La pluie continuera toute la nuit.

Ahu Tongariki

25 août : visite du Musée Anthropologique

La pluie nous suit une bonne partie de la journée mais nous la bravons le matin pour aller visiter le musée de l’île : le Musée Anthropologique Sébastien Englert .
Ouvert jusqu’à 12h30 le week-end, jusqu’à 17h30 en semaine (mardi-vendredi), nous avons eu l’entrée gratuite.
Ce musée est très intéressant et nous vous recommandons fortement de le visiter, surtout si vous n’avez pas pris de tours guidés pendant votre séjour. Vous en apprendrez beaucoup sur le peuple rapa nui, leur mode de vie et leurs traditions, le culte et la fabrication des Moais, le rituel de l’Homme Oiseau et l’arrivée des pirates péruviens.
Vous pourrez aussi observer l’unique oeil de Moai original retrouvé sur l’île, tous les autres ayant été volés, et les tablettes originales des vestiges de l’écriture rapa nui (nommée Rongo Rongo). 

Le saviez-vous ?

Les yeux des Moais étaient fabriqués de corail blanc et l’iris était en pierre volcanique rouge tout comme le « chapeau » nommé Pukao qui est en fait un chignon. Les yeux étaient placés une fois le Moai terminé et symbolisaient l’éveil de la statue.

Oeil de Moai original

Le saviez-vous ?

Comme la globalité de notre planète, l’île est menacée par le réchauffement climatique qui entraine une hausse du niveau de la mer. On peut déjà observer des cas d’éboulements des falaises, notamment dans le secteur d’Ovahe.

 

26 août : on a trouvé le paradis sur Terre !

Le soleil est de retour ! Nous avons très envie d’aller à Anakena, la magnifique plage de sable blanc de l’île pour en profiter comme il se doit. Nous prenons alors un transfert depuis notre camping pour 15000 pesos A/R pour 2 (20€). Sachez que vous pouvez trouver des transferts pour Anakena au centre d’Hanga Roa pour 7000 pesos/personne (14€) avec l’agence Te Ao Tour avec des départs à 10,12 et 14h et retours à 15,17 ou 18h. 

Notre hôte nous fait faire un détour par les 15 Moais à notre demande et nous raconte plusieurs anecdotes et histoires locales sur le trajet.

Anakena

Arrivés à Anakena, nous décidons d’y passer la fin de matinée et une bonne partie de l’après-midi. Si vous arrivez avant 11h, vous aurez la plage rien que pour vous ce qui a été notre cas et nous en profitons pour nous baigner dans l’eau turquoise. La vue sur les cocotiers et les Moais rend le lieu paradisiaque.

Plage d’Anakena
Ahu Nau Nau

L’histoire d’Anakena : c’est sur cette plage qu’aurait débarqué le roi Hotu Matu’a venu de Polynésie. C’est donc un des lieux les plus importants de l’île. Vous y trouverez l’Ahu Nau Nau dont les Moais ont longtemps été enfouis dans le sable avant d’être restaurés en 1978. C’est aussi là que fut retrouvé l’unique oeil original.


Nous faisons ensuite une petite rando pour aller admirer la crique d’Ovahe depuis la falaise et revenons sur la plage déguster des empanadas de thon frais dont on nous avait fait les éloges plusieurs fois. C’est ce que vous trouverez de moins cher sur place (5000 pesos/personne soit 6,30€). Nous les accompagnons d’un smoothie et d’une bière locale appelée Taina.

Ovahe

Ce que nous n’avons pas fait par manque de (beau) temps: 


  • l’ascension du Terevaka, volcan le plus haut (511m) qui offre un joli point de vue.
  • La partie nord ouest de l’ile et les grottes Ana te Pora, Ana Kakenga et Ana Te Pahu
  • La partie nord fermée au public
  • Poike à la pointe est, également fermée au public ou accessible en tour privé, moyennant des centaines de dollars. 
  • De la plongée notamment du côté d’Ovahe, du surf ou du kayak


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