Un week-end au parc national de Conguillio
Le parc national de Conguillio se situe à 1h30 de route de Temuco dans la région d’Aracaunie, douzième zone du pays.
Ses principaux points d’intérêts sont le volcan Llaima dont la dernière éruption date de 2008 et ses arbres millénaires appelés Araucaria.
L’entrée est normalement payante mais nous arrivons de nuit et il n’y a personne après 18h. Pourtant, la barrière reste ouverte. Nous avons bien signalé notre présence et jour d’arrivée à un garde du parc mais personne ne nous a demandé de payer. Tant mieux !
Nous passons notre première nuit au bord du lac Conguillio sans vue sur le volcan. Il y a un grand parking gratuit avec quelques vans et pick up également stationnés.
Des toilettes et une petite épicerie pour des produits de première nécessité (riz, pâtes, papier et protection hygiéniques, boissons, boîtes de conserve) sont à disposition.
Premier jour d’aventure : le sentier Los Carpinteros
Ce parcours s’enfonce dans la forêt pendant 8 km et passe près de l’Araucaria madre le plus vieil arbre de cet espèce qui fête ses 1800 ans du haut de ses 50m. Ces arbres typiques du Chili sont un vrai symbole national et ont même donné le nom à la région.
Sur notre route, nous croisons également de nombreux pics de Magellan (qui ont donné le nom au sentier), oiseaux rares et protégés car en voie de disparition. Le sentier mène au lac Captrén et nous décidons d’en faire le tour pour retomber sur le volcan Llaima. Le ciel nuageux toute la journée se dévoile et nous offre la première vue du sommet. Avec ses 3125 m, il s’agit du plus haut volcan du Chili. Il nous laisse rêveur mais on comprend surtout mieux pourquoi l’ascension n’est réservé qu’à ceux justifiant déjà d’un bon niveau d’alpinisme : ses pentes raides variant du noir profond au rouge carmin sont partiellement recouvertes de neige et les nuages s’y accrochent régulièrement.
Nous repartons par la route pour rejoindre le van laissé au parking du lac Conguillo. En chemin, nous croisons des randonneurs qui étaient avec nous sur le parcours (leur enfant hurlait dans tous les sens, c’était insupportable) et qui ont récupéré leur voiture. Ils décident de remonter dans notre estime en nous proposant de monter à l’arrière de leur pick up et nous ramener chez nous. Au top après ces 13 km de marche !
Pour notre deuxième nuit, nous décidons de garer le van près du Laguna Verde, lac battu par les vents mais avec une superbe vue sur le volcan. Un garde nous autorise le stationnement et s’assure que nous ne ferons pas de feu. Notre cuisine au gaz est acceptée, parfait !
Deuxième jour d’aventure : en route vers le volcan Llaima
On veut plus de volcan ! Si nous ne pouvons pas l’escalader, nous irons au plus près. On quitte notre campement au Laguna Verde pour retourner au lac Captrén que nous avons exploré la veille. Sur le chemin, nous rencontrons un Caracara huppé et nous découvrons le lac Arcoiris (qui signifie arc en ciel) aux eaux cristallines d’un bleu fascinant. Il a été formé il y a plus de 300 ans suite à une éruption du volcan dont les coulées de lave ont totalement bloqué les eaux d’un marais et recouvert une partie de la forêt.
Nous sommes dimanche matin et ceux qui nous suivent sur Instagram savent que c’est le jour des pancakes. Même en rando, on ne déroge pas à la règle et savourons un délicieux petit déjeuner qui attirent les curieux. Plusieurs personnes nous demandent si nous vivons dans le van, comment on s’organise et un gentil couple aux cheveux blancs nous fait même faire une visite complète et nous écoutent avec attention. Ils nous donnent en échange leurs coordonnées, nous sommes les bienvenus chez eux si nous le souhaitons !
Une fois prêts et rassasiés, nous partons direction le sentier Ruta al Llaima qui fait face au volcan. La météo est parfaite et nous en prenons déjà plein la vue.
Le début du sentier n’est pas trop technique mais rendu un peu compliqué car nous marchons dans du sable de roche volcanique très friable.
Nous prenons notre première pause sous les quelques arbres encore présents et découvrons que les panneaux du parc ne mentaient pas : suivez cette route, vous aurez du réseau mobile !
Notre idée était ensuite de laisser le sentier qui grimpe sur le volcan pour suivre celui de Pastos blancos qui le contourne par la gauche et ramène vers la forêt en montant sur 400m de dénivelé. Mais nous ne prenons pas la bonne bifurcation et coupons le sentier par des collines qui grimpent pas mal. Nous tournons un peu en rond en essayant de suivre le plan que nous avions pris en photo quand Pierre découvre que les sentiers sont présents sur Maps.Me. Alleluia ! Car si nous pouvions improviser jusque là, étant dans une zone plutôt désertique, nous nous dirigeons vers la forêt et ne voulons pas la traverser à l’aveuglette.
Après avoir traversé une rivière à sec et subi une dernière pente raide comme un mur, nous voilà sur le Sendero de Chile qui nous offre de jolies vues sur le canyon au pied du volcan et nous ramène vers le lac Captrén.
Au total nous aurons marché 14 km mais bien plus intenses que la veille.
Pour conclure, nous avons passé un agréable week-end au parc Conguillio, les randonnées sont variées et accessibles mis à part l’ascension du volcan comme précisé plus haut. Le parc est van friendly, nous n’avons pas été parqués à un seul et même endroit et avons pu dormir sur place toujours gratuitement en demandant l’autorisation à un garde au préalable. Enfin, le parc est un excellent terrain de jeu pour les amateurs de photographie de faune et de flore.
One Comment
Helene Guillotin
Et me revoilà ! Enfin du temps pour relire ce magnifique article plein de rebondissements ! Que de belles photos ! Et des textes toujours aussi agréables à lire. C’est comme une série, on devient addict ! Bravo