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Deux semaines sur l’île de Chiloé : roadtrip et Workaway à la ferme

Un incontournable quand on visite le centre sud du Chili est l’île de Chiloé dans la région des Lacs. Cette île est la deuxième plus grande du pays et se visite complètement en quelques jours. Nous avons décidé d’y passer deux semaines, une à arpenter ses routes entre deux averses et une autre en Workaway dans une ferme familiale.

Chiloé est accessible en ferry depuis Puerto Montt via le canal de Chacao, nous avons payé 12900 pesos pour nous deux et notre van (16,50€) aller avec la compagnie Cruz del Sur. Des liaisons sont aussi disponibles depuis Chaitén avec la compagnie Naviera Austral mais les billets sont assez chers (plus de 100€ pour notre van).

Un van à la mer !

Roadtrip en van autour de l’île 


L’île ne fait que 180km de long et 50 de large et nous avons vu pas mal de bus circuler (bon à savoir si vous n’êtes pas véhiculés).
Nous l’avons baptisée l’île aux giboulées car ici vous rencontrerez très souvent la pluie, voir les grêlons entre deux éclaircies. 

Le saviez-vous ?

Darwin a visité plusieurs fois Chiloé et comme il le rapporte dans son ouvrage « Voyage d’un naturaliste autour du monde » « ce serait cependant une île charmante, si des pluies continuelles n’y engendraient autant de tristesse. »

Nous avons commencé notre découverte par la côte est et les villes de Dalcahue (malheureusement pour nous le marché artisanal était fermé mais il parait qu’il vaut le détour) et Castro, la capitale.

La première chose à voir sur Chiloé, ce sont ses célèbres églises en bois construites entre le 17ème et 18ème siècle dont 16 sont inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Nous en avons visité 4 : l’église Saint François à Castro, Notre Dame de Grâce à Nercón, l’église Saint Antoine à Chonchi et Notre Dame de la Douleur à Dalcahue.
A noter que 7 d’entre elles sont sur des petites îles de l’archipel et ne sont accessibles qu’en bateau.

Castro est une ville de 45000 habitants connue pour ses maisons sur pilotis appelées palafitos. Plusieurs miradors vous permettront de prendre de la hauteur et de jolies photos même si on ne comprend pas pourquoi ils ont mis des antennes téléphoniques pile à cet endroit … 
Sa place principale est propice à la balade avec l’église Saint François qui la surplombe. 
Nous vous recommandons aussi le food truck à droite de l’église qui propose des churros fourrés au manjar (1000 pesos (1,30€) les 3 une aubaine !)
Il y a aussi un musée mais nous l’avons toujours trouvé fermé malgré plusieurs tentatives pour le visiter (peut être est-ce du à la saison?)

Les palafitos (maisons sur pilotis) de Chiloé

Ensuite, cap sur Quellón qui n’a pas de grand intérêt en soi si ce n’est que c’est ici que commence ou se termine la Panaméricaine, route mythique qui traverse 12 pays sur 22 000km jusqu’en Alaska. Si nous n’avons emprunté cet axe que depuis Arica au nord du Chili, c’était assez symbolique pour nous de faire cet arrêt. 

Puis, direction Cucao pour visiter deux parcs aux alentours : Parque Tepuhueico et Parque Nacional Chiloé.

Le parc Tepuhueico est très connu pour le Muelle de las Almas, littéralement le quai des âmes. Selon la légende mapuche, il s’agissait du lieu de passage des âmes après la mort. 
L’accès est payant: 1500 pesos par personne (2€) et le parking aussi : 2000 pesos par voiture. Le sentier fait 5km A/R et nous vous recommandons de faire très attention les jours de pluie car cela devient une vraie mare de boue TRÈS glissante. Des bâtons de marche sont disponibles à l’entrée, ne vous en privez pas.
Si la balade est belle et offre de jolies vues sur le Pacifique, le pont en soi n’est pas exceptionnel et l’on était surpris de voir des panneaux pour organiser la file des gens désirant prendre des photos. Heureusement pour nous, nous étions seuls !

Muelle de las Almas

Le parc national Chiloé est sympathique, plusieurs sentiers sont accessibles et ont la particularité d’être faits de passerelles. Il y a beaucoup de monde même en semaine ce qui fait que nous n’avons croisé aucun animal sur notre route. Deux musées sont également présents : un sur la vie des chilotes et un autre sur la faune, la flore et la mythologie autour de l’ile. 
Entrée : 2500 pesos pour les résidents, 5000 pour les touristes (6,30€).

L’histoire de la création de l’archipel chilote.

« L’un est le serpent du mal, l’autre du bien. L’un est l’ennemi de la vie terrestre, animale et végétale ; l’autre est la déesse de la terre et de la fécondité. L’un essaie de recouvrir la planète d’eau, l’autre tente de protéger les Chilotes en les aidant à se réfugier dans les hauteurs. Mais les assauts de Cai Cai Vilu se font toujours plus violents, et le niveau de la mer n’arrête pas de monter. Ten Ten Vilu donne alors aux Chilotes le pouvoir de nager et de voler. Voyant que cela ne suffit pas, elle finit par soulever les terres, créant l’Isla Grande et le reste de l’archipel.  »

Nous terminons par la pointe nord de l’île où nous visitons le phare Corona gratuitement et les plages aux alentours. Au nord-ouest vous pouvez réserver des tours pour voir des pingouins mais nous ne l’avons pas fait. 

Pinguïnera de Chiloé

Le saviez-vous ?

Une tradition très originale de l’île de Chiloé est la Minga. Il s’agit d’une entente entre voisins pour réaliser une action commune : le transfert de maison. On démonte les fondations de celle-ci et on la met sur des rondins de bois dans un système de traîneau. La maison est alors attelée à un groupe de taureaux qui la tirent jusqu’à son nouvel emplacement. Ensuite une grande fête est célebrée pour remercier tous les participants.

Source : voyhoy.com

Une semaine en Workaway dans une ferme chilote


D’après tout ce que nous avions lu sur Chiloé, ce qui fait le charme de cette île outre ses églises et ses parcs, ce sont ses coutumes et traditions. Quoi de mieux pour les découvrir qu’une semaine en immersion dans une famille chilote au sein d’une petite ferme ?

Nous arrivons un lundi matin et faisons la rencontre de Raúl et Nancy, la soixantaine, propriétaires d’une petite ferme aux environs d’Ancud, deuxième ville de l’île. Ils possèdent quelques animaux : vaches, chevaux, cochons, poules, chiens et chats et aussi des terres où sont cultivés des légumes (notamment des pommes de terre) et des fleurs. Leur maison est simple mais confortable avec un grand poêle central qui réchauffe la pièce principale. Les chambres sont dans un style chalet et la salle de bains est petite mais fonctionnelle. 

Le couple est adorable et nous accueille avec un bon petit déjeuner. Nous rencontrons également Lisa, une jeune allemande en Workaway comme nous. Le fonctionnement de la maison est simple : la journée commence vers 9h autour d’un petit déjeuner cuisiné par Nancy qui est un vrai cordon bleu, nous aidons à la vaisselle et au rangement de la cuisine puis nous partons travailler dans les champs quelques heures. 
A 14h, nous revenons pour aider à préparer le déjeuner, nous mangeons et nos après-midis et soirées sont libres. Pendant ce temps, Nancy et Raúl, qui ne s’arrêtent jamais, partent travailler dans leur commerce en ville. Ils ont une boutique où ils vendent toutes sortes de boissons mais aussi quelques légumes produits à la ferme, des confitures et leur manjar maison. 

Nous avons adoré cette 4ème expérience en Workaway. En une semaine, nous avons appris à travailler la terre dans un champ d’ail et un champ de fleurs. Nous avons trait pour la première fois une vache, nous avons fait du pain et découvert la cuisine traditionnelle de Chiloé : simple mais excellente. Les plats étaient souvent composés de pommes de terre, de lentilles, d’oeufs et de sauce tomate/oignons/persil/poivrons absolument délicieuse. 

Le saviez-vous?

Le plat traditionnel chilote est le Curanto, un plat à base de fruits de mer, viande, pommes de terre, pain de pommes de terre et légumes. Il est cuit sur un feu de bois, chaque couche d’ingrédient est séparée par des feuilles de rhubarbe puis le tout est recouvert de terre et de sacs humidifiés formant une sorte d’auto cuiseur.

Enfin, nous avons préparé un champ en creusant de long sillons et planté des pommes de terre en ayant au préalable mis dans la terre 3 poudres différentes pour faciliter la pousse : du cal (coquillages en poudre), du guano (excréments d’oiseaux) et une troisième préparation chimique qu’ils essaient de diminuer année après année. 

Pierre a même fait du sauvetage de chat en allant chercher la petite Olga, deux ans, coincée dans les arbres !

Nous avons été touchés par Nancy et Raúl qui sont des travailleurs acharnés et se sont beaucoup sacrifiés pour que leurs fils fassent les études qu’ils souhaitaient (un est médecin, un autre est à Paris). Raúl a été victime d’un AVC l’année dernière et malgré ça, il se lève pour aller s’occuper de ses animaux chaque jour. C’est un couple très lié et généreux qui accueillent des volontaires toute l’année et se régalent de ces échanges inter culturels en respectant parfaitement le principe du Workaway.  

Bonnes adresses : 

Côté camping, nous vous recommandons le Costa Pacifico Eco Camping à Cucao. Tenu par un jeune mapuche, le site est très propre, au milieu des arbres et nous n’avons payé que 3500 pesos/personne (4,40€) hors saison.

Côté restaurant, nous vous conseillons à 1000% le Café Amaranthine à Ancud. Les plats sont exclusivement végétariens mais très copieux et délicieux pour un prix peu excessif. De l’entrée au dessert, nous avons adoré ! 

Café Amaranthine à Ancud

3 Comments

  • Herenguel

    En ce dimanche d’automne gris et pluvieux, j’avais envie de m’échapper un instant.
    Me voilà chez Nancy et Raùl. Leur quotidien, leur environnement me dépaysent. L’envie de voyage me reprend instantanément.
    Merci Julie.
    Je n’avais pas lu ton blog ces dernières semaines… quel tort !
    ❤️

  • Boussault

    Bonjour, pourriez vous me
    Donner le contact de Nancy et Raul pour le workaday s’il Vous pliait ? Merci pour votre blog très intéressant et qui donne envie…

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